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La littérature autrement...
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10 juillet 2006

"L' effet de réel" (Roland Barthes) : Théorie des couleurs

Barthes parle d'effet de réel dans une analyse sur l'esthétique de Flaubert. Il note que chez Flaubert, "la fin esthétique de la description est encore très forte." La description n'est pas justifiée par la logique de l'oeuvre, mais par les lois de la littérature. La description de Flaubert ajoute aux contraintes esthétiques des contraintes de réalisme. Ainsi, des détails inutiles n'ont, selon Barthes, aucune autre fonction que de produire un effet de réel.

Dans le même mouvement, l'idée d'ajouter une couleur appartient très nettement à cet "effet de réel" barthésien. Détail inutile, elle permet d'égayer le journal de bord. Un changement de couleur indiquera aussi un changement de ton. La palette offerte par le serveur étant intéressante, il nous a parut agréable de jouer avec les tons afin d'enjoliver ce journal de bord.
On observera ainsi, tout au long de cette aventure cérébrale, des couleurs qui se modifient selon le gré de l'expression, le ton de l'auteur...Par exemple, il semblerait décalé d'écrire un commentaire sur Noir désir en ...rose! ou bien d'utiliser des couleurs criardes pour évoquer Brassens.
La couleur a donc un statut particulier. Si elle donne d'entrée de jeu le ton du commentaire, elle met aussi en place une symbolique qui rappelle le style de l'écrivain. En gage d'honnêteté, il nous semblait normal de rappeler deux ouvrages importants qui ont participé à l'édifice cet univers de la symbolique:  Le
Dictionnaire des Symboles de Chevalier, mais aussi Des couleurs symboliques dans l’antiquité, le Moyen-âge et les temps modernes de Frédéric Portal. Ces deux trésors nous permettent d'abord d'appuyer notre idée sur la symbolique liée aux couleurs, mais ils reserviront bien assez tôt dans nos recherches quotidiennes.
La couleur a donc un pouvoir immédiat sur le lecteur, oscillant sans cesse entre le concrèt (ce que je vois) et l'abstrait (ce qu'elle représente, ce que je puis conceptualiser à partir d'elle). On nous dira alors : " Il faut écrire les récits érotiques ou pornographiques en rose, les romans gothiques en noir...". Loin s'en faut! N'oublions pas que la couleur est, au même titre que le prénom, ambivalente.

Alors, colorions nos commentaires, mais sciemment...


A parcourir :

Barthes, Roland, Littérature et réalité, Paris, Seuil, 1982, p. 81-90, « L’effet de réel »


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